top of page
Search
  • ecocompartimos

All the colors of The flag




Dominée par la rudesse des montagnes, j'ai appris à me faire petite.

L'étendue du monde donne des vertiges aux certitudes. Toutes ces vastes marées font vaciller de leur onde les fondements de mes pensées.

Les dunes sont un océan passifié par la douceur du soir. Les profondeurs de l'azur détonnent dans le silence des terres arides.


Dans les confins du monde, entre deux pans de désert, les grains espoirs s'émmiettent entre les vallées fatiguées de soleil. La liberté est un mythe façonné par le vent. Nichés à l'ombre des roches torrides, les principes sont des sommets immuables. Ils déversent l'obscurité sur les cœurs assoiffés. Ils enserrent ces étoiles dans des galaxies perdues.

Échoués entre des parois de silence, même les rêves ne brillent plus. Leurs échos se perdent dans l'infini du désert.

Je me suis parfois demandée mon rôle en ce lieu. Pourquoi moi ? Pourquoi mon âme s'est-elle vêtue de cette peau criminelle. De ce tissu rougi par les siècles.

Couleur privilège. Couleur injustice.

Vers mon cœur afflue ce sang traître, battant de l'énergie du désespoir.

Dans ma pointrine résonne l'orchestre des combats. La rage qui joue le tambour, le cœur qui bat à rebours. L' horreur propulsée dans mes vaisseaux s'égoute le long de mes bras.


Moi qui tenais fermement ma plume, je ne suis plus sûre des histoire à conter. Quel pays narrer.


Je me demande maintenant si une origine détermine les sentiers à emprunter, les langages à adopter, les humains à aimer.

Je ne suis plus sûre de la forme que prend mon chez-moi, quels visages le peupleront.


J'ai été accueillie par toute la puissance et l'humanité d'un sourire.

Ici, les différences conversent par le cœur.

Il flotte dans l'air, niché entre des effluves de thé, un esprit tissé de visages, d'odeurs et de rires. Des chants uniques rythment une valse d'étoffes qui masque puis découvre les regards.


Au milieu de ce tourbillon de vie, nos mains se sont enlacées pour ne pas sombrer. Et si elles ne sont plus destinées à se retrouver, je les sais éternellement scellées par les étoiles. Chaque regard se répercute, faisant écho à mes pas. Et dans mes yeux brillent toutes les larmes de nos rires.


Cette valse timide a laissé des sillons indélébiles entre les pages de ma vie. Mon cœur a imprimé chaque rire, chaque geste, faisant de chaque moment l'encre de mon histoire.


"Amis" n'est pas une nationalité. C'est une culture qui brille dans les yeux, un chant tambourinant sous la peau, un sourire sifflotant sa langue universelle.

"Amis" est à la jonction du monde entier. Un carrefour où se percutent des vies.

"Amis" c'est entrelacer nos histoires pour se hisser à hauteur d'étoiles. C'est faire se décliner nos noms en constellations.













Planting a tree is an act of resistance. But planting a tree in the middle of the desert, that is almost rebellion.

It is standing up with all our arrogance on front of the world and screaming: '' See, I am not afraid of you, if we fall, I will not be part of this shame. After all, a colibri has wings. ''


Planting a tree is an act of resistance. It is yelling in the wind ''it is not over''. It is anchoring roots in hope and letting the strength blossoming.


I became a women in the kitchen. A tiny kitchen perfumed by couscous and tea. I sow soul beyond the sails, in the sparkling strength of smile.

I became a women with a pan in her hand. Beating the pulse to the rhythm of our hearts. I have learned the absolute secret of a sight. The hands crossing and loving each other. I became a women in the kitchen protected by sails and silence.


It remains intractable strength in your sight. The rage to love and live.


The absence of words increase the imagination.

A simple embrace can mean: "I am like you, I recognize you. I will stick to the essential : your presence. "


Faces give this unique color to the flags. Smiles the real taste of nations.

With who will I contemplate the sunset now? Drinking (only orange juice, of course) on the terrace?

To who am I gonna ask "Guys, who has the fucking keys? "

No more Serbian music in the middle of living room. No more disgusting toilette. No more fight for the dishes. No more arm wrestling for ''every something''. No more "every something".


Baraka.


I will remember all of those shades.

His favorite words, her little habits, her particular way of smiling and this precise moment his eyes sparkle in front of the see.

I will remember you by all those infinite ways of being yourself.

I will keep all the smiles, the sights, the tears deeply printed in my soul for letting those roots building the basement of my life. Those little stars will remain in my heart as the guides through my darkest nights.


Louise Etienne

Morocco, 2024








39 views0 comments
bottom of page